Rabbi Meïr Baal Anéss
Dans la Guemara « Guittin », on raconte que Néron devait détruire Jérusalem. Cependant il ne le fit pas car un enfant lui fit part d’un verset mentionnant une punition d’Hachem envers tout destructeur de Jérusalem. Il se convertit et l’un de ses descendants fut Rabbi Meïr. Son véritable nom était Rabbi Néhouraï mais on l’appelait Rabbi Meïr car il éclairait (Meïr) les sages dans le domaine de la Alaha. Il avait la faculté de dire qu’une chose présumée impure était pure et vice et versa, et le prouver, et cela avec 48 preuves (Erouvin 13).
Ses maîtres furent Rabbi Akiva, Rabbi Ichmaël et Rabban Gamliel. Une tradition nous enseigne que lorsqu’on trouve l’expression « matnitine » (on apprend dans notre Michna), c’est Rabbi Meïr qui en est l’auteur. Il était soffer (scribe) de valeur. Lorsqu’un jour, il se rendit dans un endroit pour y fixer les années embolismiques, ne trouva pas de Méguila d’Esther à l’époque de Pourim, et en écrivit une de mémoire (Méguila 18).
Rabbi Hanina Ben Téradiyone voyant la valeur de Rabbi Meïr lui donna sa fille Bérouria pour épouse.
Dans son voisinage vivaient des vauriens qui lui donnèrent beaucoup de tracas. Il voulut implorer Hachem pour les punir et les faire disparaître, mais Bérouria, son épouse, lui dit : il est écrit dans Téhilim : « que disparaissent les fautes de la terre ». Il est bien dit les fautes et non les fauteurs. Ce qui signifie que les fautes doivent cesser et les fauteurs se repentir. ce qu’il faut c’est prier Hachem pour qu’ils changent leur conduite afin qu’ile ne soient plus méchants.C’est ce qu’il fit et ces personnes se repentirent (Bérahot 10 A).
Un Chabbat après-midi, les 2 fils de Rabbi Meïr décédèrent. Après Chabbat, Rabbi Meïr rentra chez lui et demanda à sa femme où se trouvaient ses 2 garçons. Bérouria répondit : » quelqu’un est venu me confier quelque chose hier pour que je le lui garde. A présent, il réclame cette chose, dois-je la lui rendre ou non » ? Rabbi Meïr lui répondit : « bien sûr, il faut la lui rendre ». Son épouse lui montra alors ses 2 fils sans vie et lui fit remarquer : « il faut rendre ce qui nous a été confié à son propriétaire. Hachem a donné, Hachem a repris. Que son nom soit loué »!
Un jour, la belle sœur de Rabbi Meïr fut faite prisonnière. Ce dernier soudoya le gardien de la prison et le supplia de la délivrer. Le gardien préfèra refuser plutôt que d’être puni de mort. Rabbi Meïr lui dit : tu diras la phrase suivante : « D… de Rabbi Meïr réponds-moi ! (élaa dérabi meïr anéni) » et tu seras épargné. Le gardien n’en crut pas un mot. Rabbi Meïr excita alors des chiens féroces, prononça cette fameuse phrase et fut sain et sauf. Ainsi, les autorités ne purent rien faire contre le gardien qui avait prononçé cette phrase. Rabbi Meïr fut alors recherché. Des personnes allèrent à sa poursuite et il prit la fuite. En courant, passant par un restaurant, il trempa l’un de ses doigts dans un plat non-cachère tandis qu’il en mettait un autre dans sa bouche. Ses poursuivants dirent : « Rabbi Meïr n’aurait jamais goûté cette nourriture non-cachère ». Ils n’avaient pas vu qu’il avait changé de doigt. Ils abandonnèrent donc leur fuite .
Rabbi Meïr donnait tous les vendredis soirs un cours au Beth Amidrach. Une femme aimait assister à ce cours. Or, un vendredi, le cours fut plus long que d’habitude. A son retour, son mari furieux lui dit : « tu ne rentreras à la maison que lorsque tu auras craché sur la figure de Rabbi Meïr ». Ce dernier, grâce à son esprit prophétique eut vent de cette histoire, et réclama une femme capable de le débarrasser d’une poussière à l’œil en lui crachant à la figure. Cette femme cracha donc 7 fois sur le visage de Rabbi Meïr. Il lui dit alors : « va dire à ton mari qu’il a réclamé 1 crachat mais que toi tu en as fait 7 ».
Ses élèves étonnés lui dirent : «est-ce là l’honneur dû à la Thora » ? Rabbi Meïr répondit : « si Hachem a accepté que l’on efface son nom pour la femme Sota (soupçonnée d’adultère) afin d’enlever les doutes de son mari et faire la paix au sein du couple, moi, Rabbi Meïr ne devrais-je pas accepter que l’on me crache à la figure pour apaiser ce mari furieux afin qu’il fasse la paix avec son épouse »?
Que nous ayons de Rabbi Meïr ne serait-ce qu’une partie de sa crainte d’Hachem et de sa sainteté.