LE JEUNE DE LA PAROLE
Nous faisons le jeûne de la parole pour demander à Achem de bien vouloir nous pardonner les fautes que nous faisons à longueur d’année par la parole : vexations honte à son prochain – mots vulgaires-lachone ara.
On appelle Le Lachone Ara toutes paroles méchantes envers son prochain même s’il s’agit de la vérité. On appelle Motssi Chem Ra toutes paroles méchantes et mensongères envers son prochain. On appelle Rehilout le colportage du Lachone Ara des uns aux autres.
Il est marqué dans les proverbes la vie et la mort sont dans la bouche. Avec la bouche on peut littéralement tuer une personne.
Celui qui faisait du Lachone Ara à l’époque était atteint de lèpre et devait s’isoler 7 jours en dehors du camp jusqu’à ce qu’il apprenne à bien se tenir en société en ne parlant pas du mal des autres. A son retour, il devait offrir un sacrifice constitué d’une branche de chêne, une branche d’hysope et de deux oiseaux. La branche de chêne qui est un arbre majestueux lui rappelle qu’il a été orgueilleux, en parlant d’autrui celle d’hysope qui est l’arbre le plus petit, qu’il est devenu humble après sa période de 7 jours d’isolement. Les deux oiseaux lui rappellent qu’auparavant il pépiait comme les oiseaux en parlant de Lachone Ara.
Rabbi Shimon Bar Yohaï pose la question de savoir pourquoi sur le visage humain, tout va de pair : deux oreilles, deux yeux, deux narines, s auf la bouche. Ceci, pour nous éviter de dire deux fois plus de Lachone Ara, malgré des protections telles que les dents et les lèvres.
Le Hafets Haïm disait : «de la même manière qu’un homme fait attention à ce qui rentre dans sa bouche, si c’est cacher ou pas, il se doit de faire attention à ce qui sort de sa bouche si c’est autorisé ou pas.
L’homme s’appelle le médaber, le parlant car la parole distingue l’homme de l’animal à nous les êtres humains de l’utiliser à bon escient.
Le Hafets Haïm écrivit un livre sur le Lachone Ara. A quoi ce livre peut-il servir, lui a t’on dit ? Il répondit que même si un Juif soupirait de regret en lisant ses livres, cela lui suffirait. On renchérit aussitôt en lui demandant pourquoi avoir abordé le thème de Lachone Ara alors qu’il en existe d’autres défauts en l’homme comme la colère, l’orgueil, la paresse, la radinerie… Il raconta qu’il était un jour chez un riche commerçant qui envoyait un télégramme avec des phrases très courtes telles que : vendre tel pantalon, tel prix- stop – telle chemise, tel autre prix - stop – Devant l’étonnement du Hafets Haïm à le voir rédiger ainsi, le commerçant lui fit comprendre que chaque mot coûte cher pour l’envoi d’un télégramme. Le Hafets Haïm en conclut qu’il en estde même pour le Lachone Ara.
chaque mot coûte cher.
Dans un pêché, il y a le pêché et le plaisir du pêché. Si une personne mange 100 grammes de porc et une autre personne 200 grammes, les deux ont fait le même pêché mais le deuxième a eu plus de plaisir que le premier. C’est pourquoi les sages préconisent à ceux qui prennent conscience au milieu d’un péché de s’arrêter. ainsi ils ressentiront un plaisir moindre que s’ils avaient continué.
Le mauvais penchant nous fait croire à tort qu’il existe une politique du tout ou rien. Cela est faux. Ce n’est pas parce que je ne fais pas encore Chabbat que je ne peux pas mettre mes téphilines. Je dois les mettre et il n’y a rien d’hypocrite à cela.
Le Hafets Haïm demande pourquoi une personne s’arrête plus facilement de manger du porc quand on lui en fait la remarque alors qu’il trouve toutes sortes d’excuses à parler du Lachone Ara tel que tout le monde le sait, il ni a pas que moi qui parle alors que parler Lachone Ara constitue des dizaines d’interdits dans la thora.
Le Gaone de Vilna dit de celui qui s’apprête à parler de Lachone Ara mais qui se retient au dernier moment, qu’Achem lui réserve une lumière que même les anges n’arrivent pas à regarder.
A la fin de la prière, nous demandons : «Elokaï Netsor Lechoni Mera» - «Mon D…, sauve ma bouche des mauvaises paroles».
Qu’Achem nous aide à nous éloigner du Lachone Ara.