Mitsraïm (l’Egypte) vient de la racine « Métsér » qui signifie étroitesse et qui correspond à l’étouffement ressenti par les Juifs devant la difficulté de l’esclavage en Egypte. De plus, le « mem final » de Mitsraïm est complètement fermé, ce qui signifie que nous étions prisonniers. Tous ceux qui entraient en Egypte ne pouvaient plus en ressortir tant les frontières étaient bien gardées. Après la sortie miraculeuse d’Egypte, c’est le terme de Mitsrayema qui est employé car le « Hé » est ouvert.

Nos pères sortirent précipitamment d’Egypte et n’eurent pas eu le temps de faire lever la pâte. Ils mangèrent des galettes pendant un mois jusqu’au 15 Iyar, date à laquelle la manne descendit. Pourquoi alors la Thora nous demande-t-elle de manger 7 jours les galettes et non pas un mois comme nos pères ? En fait, nous étions réellement sortis d’Egypte lorsque nous étions convaincus de ne plus y retourner, ce qui était le cas 7 jours plus tard après avoir vue les égyptiens morts dans la mer.

Durant le Séder, nous devons recréer cette ambiance de sortie d’Egypte en racontant les miracles qui se sont produits et nous considérer nous-mêmes comme étant sortis d’Egypte. En effet, nous avions atteint les 49 degrés d’impureté, et, au-delà, aucune délivrance n’était possible. Si toutefois nous étions arrivés aux 50 degrés d’impureté, nous aurions pu sortir sans toutefois mériter d’être appelés les descendants d’Abraham Itsak et Yaakov (Kéli Yakar).

La valeur numérique de Hamets est de 138, celle de Matsa 135, soit une différence de trois unités. Le Hamets symbolise le mauvais penchant qui gonfle en nous, et a de plus 3 défauts : la jalousie, les désirs et la recherche des honneurs. Jeune, on est jaloux, adulte, on recherche les désirs et, âgé, on est à l’affût des honneurs. C’est en ce sens qu’il faut enlever le Hamets de nos cœurs.

Dans la Hagada, il y a une discussion entre Rabbi Yossé, Rabbi Eliézer et Rabbi Akiva pour connaître le nombre de plaies dont les égyptiens étaient frappés. En quoi cela est-il instructif pour nous ? En fait, un verset de la Thora mentionne la phrase suivante « Toutes les maladies infligées aux égyptiens, vous n’en serez pas atteints car je suis l’Eternel votre médecin ». Plus les égyptiens étaient accablés, plus nous étions épargnés.

Les Juifs sont comparés tantôt à la poussière de la terre, tantôt au sable de la mer et parfois aux étoiles du ciel. Pourquoi ces 3 comparaisons ? Tout dépend de notre niveau spirituel. Si nous n’accomplissons pas la volonté d’Hachem nous sommes comparés à la poussière de la terre que tout le monde piétine. Si nous nous situons à un niveau moyen, nous sommes comparés au sable de la mer que les vagues semblent vouloir engloutir mais qui arrive à freiner leur parcours. Si nous sommes proches d’Hachem, nous ressemblons aux étoiles du ciel qui sont elles aussi proches d’Hachem.

Il est marqué qu’à la fin des temps, les miracles de la sortie d’Egypte nous sembleront moindres par rapport à ceux que nous verrons à l’époque du Messie.

Dans la dernière Michna du traité de Sotta, il est marqué que précédemment à la venue du Messie :  « le culot augmentera, la nourriture coûtera plus chère malgré l’abondance, le gouvernement sera athée, plus personne ne supportera les réprimandes, les montagnes d’Israël fleuriront, les gens qui ont la crainte du pêché seront détestés. Les jeunes feront pâlir la face des vieux, les personnes âgées se lèveront devant les jeunes, notre génération ressemblera à la face d’un chien ». Le chien lorsqu’il est frappé avec un bâton mord le bâton, au lieu de mordre l’être humain. Nous procédons de la même façon en ne recherchant pas l’origine du mal afin de ne rien modifier à notre comportement.

La Michna conclut : « Vers qui nous tournerions-nous alors en cette période pré-messianique ? Vers notre Père qui se trouve aux cieux ».

Rappelons ici que cette Michna a été écrite il y a 2500 ans. Il y a 50 ans encore, aucune de ces affirmations n’avait été vérifiée. Nous sommes donc à une période pré-messianique. Faisons en sorte que par nos actions et notre repentir nous fassions venir rapidement le Machiah.