PARACHA VAERA
Une reine se rendit un jour chez un Rav du Talmud et lui dit, il semblerait que dans votre Thora, le serpent soit supérieur à Achem. En effet, lorsqu’Achem se révéla à Moché devant le buisson ardent, ce dernier tourna sa tête uniquement. Par contre, lorsque son bâton devint serpent, il se sauva.
Moché a donc eu davantage peur du serpent que d’Achem. Le Rav de répondre que l’un des noms d’Achem est « makom » (endroit), car il n’existe pas de lieu dans lequel Achem ne manifeste sa présence. Si Moché s’est sauvé du serpent de peur d’être piqué, comment aurait-il pu se sauver d’Achem qui est omniprésent ?
Il a donc simplement tourné sa tête.
Par ailleurs, la deuxième des dix plaies est celle des grenouilles.
Conformément à l’ordre divin, il y avait des grenouilles partout en Egypte et dans les fours. Pourquoi la Thora donne –t- elle cette précision supplémentaire : «et dans les fours» ? En fait, les grenouilles sont des êtres semi-aquatiques qui vivent à proximité de l’eau. Le fait même de rentrer dans des fours est contraire à leur nature. Afin d’écouter l’ordre divin qui leur ordonnait d’aller partout, certaines grenouilles n’ont pas hésité à se sacrifier pour l’amour d’Achem. A plus forte raison, nous, en tant qu’êtres humains, nous devons nous investir pour exécuter l’ordre divin.
Le Talmud raconte que les trésoriers de la tsédaka se sauvaient en rencontrant une certain monsieur. Pourquoi ? Etait-il radin ? Bien au contraire, à chaque fois qu’il les rencontrait, il leur donnait tout l’argent qu’il avait sur lui, si bien que les trésoriers avaient pitié de lui et préféraient l’éviter. Cet homme est la preuve même du don de soi, bien que l’on soit tenu de donner entre 10 et 20 % de nos gains, il n’a pas hésité à verser le maximum pour la tsédaka.
Le Talmud raconte également qu’un homme nommé Nikanor décida d’offrir deux portes destinées au Temple. Pour ce faire, il engagea des ouvriers égyptiens. Une fois le travail terminé, les deux portes furent embarquées à bord d’un bateau vers le port d’Acco. Au milieu de la traversée en mer, une tempête fit rage. Le capitaine vint trouver Monsieur Nikanor et lui demanda d’alléger le bateau en jetant l’une des portes par dessus bord, c’est ce qu’il fit, mais quand le capitaine voulut qu’il en fasse autant pour la deuxième porte, il répondit « si vous jetez la deuxième porte, vous me jetez avec ». Après cette déclaration, la tempête cessa. Ils arrivèrent à Acco avec une porte et Nikanor regretta de ne pas avoir fait cette déclaration avant d’avoir jeté la première porte. Comme il était prêt à se sacrifier pour offrir les 2 portes au Temple, il découvrit par miracle la première porte qui était restée sous le gouvernail du bateau.
La dernière histoire tirée de la Thora se réfère à Caïn et Abel.
Caïn qui était agriculteur offrit à Achem des fruits quelconques. Abel, son frère, imita son exemple en voulant offrir la meilleure bête pour Achem qui accepta son offrande et refusa celle de son frère, Caïn. Ce dernier, fou de jalousie, tua Abel.
Le verset précise : « Evel évi/gam/ou », à savoir : « Abel a amené lui aussi », on peut également lire : « Abel s’est amené lui aussi », Abel s’étant investi, son offrande a été acceptée.
le Talmud dans Taanith pose la question de savoir pourquoi à l’époque les hommes méritaient de voir des miracles alors qu’aujourd’hui nous n’en voyons plus ? Tout simplement, parce qu’ils étaient prêts à faire don de soi pour accomplir les mitsvoth d’Achem, même au prix de grands sacrifices, aucun obstacle ne les aurait fait reculer alors que ce n’est plus le cas actuellement pour beaucoup d’entre nous. Nous trouvons toujours des excuses pour être dispensés d’accomplir la Thora.
Qu’Achem nous aide pour que nous nous investissions le plus possible dans l’accomplissement des mitsvoth. Amen.