Le Chabbat qui précède Pourim est marqué par la lecture de la Paracha de Zahor et de la Haphara qui l’accompagne.

Il est connu que le thème de la Haphtara est toujours en rapport avec le sujet de la Paracha et notre Paracha est toujours lu le Chabbat qui précède Pourim. En l’occurrence, la guerre qui fit Yéoshoua’ à ‘Amalekh est le prototype de la guerre contre l’ennemi irréductible d’Israël de même que le Roi Chaoul devra exterminer dans notre Haphtara sur l’ordre du prophète Chemouel qui lui-même le reçu de D…

Le lien entre cette Haphtara et Pourim tient du fait que Amane n’a pu naître que par la faute de Chaoul qui eut pitié de son ancêtre, le roi Agag et apporta son bétail en Holocauste.

En apparence le dialogue entre Chemouel et Chaoul, de retour de la guerre contre ‘Amalekh, est étrange　:

Chaoul pour se justifier de son erreur dit à Chemouel　:

«　J’ai accompli la parole de D…　»

Chemouel　: «　Voici qu’écouter est mieux qu’une offrande. De plus tu as méprisé la parole de D…　»

La Guémara dit que Chaoul lors de son règne était comme un enfant d’un an, c'est-à-dire qu’il n’avait pas connu le goût de la faute à l’instar d’un enfant d’un an.

Partant de là, on ne peut imaginer que Chaoul ait désobéi à D… Mais au contraire, il avait une raison logique et Kodesh (sainte). Et c’est pour cette raison qu’il a　dit　:　«　J’ai accompli la parole de D…　». Et Chaoul pensait non seulement qu’il n’avait pas désobéi mais en plus il avait accompli la parole de D…

En fait, Chaoul connaissait l’intériorité des Sacrifices ( Korbanot). Il savait qu’’en s’approchant de D… , un animal qui est matériel donc obscure se transforme en lumière entièrement spirituelle. Et c’est dans l’obscurité qu’apparaît le supplément de lumière. C’est pourquoi, Chaoul pensait que l’occasion venue, en prenant le bétail de ‘Amalek qui est «　Le prémices des peuples », source de tous les maux, de la plus grande «　obscurité　» sortirait un supplément de lumière le plus grand qu’il soit.

Le manquement de Chaoul fut qu’il réfléchit selon la raison. Il fit ce qu’il pensait bon selon son esprit. Il est vrai que par le raisonnement, il lui était possible d’agir ainsi. Mais ce qu’il lui manquait c’est une confiance et une annulation de sa personnalité devant la parole divine. et D… lui a dit　: «　Tu extermineras tout ce qu’il lui appartient ( à Amalek) ». Ainsi mesure pour mesure, D… lui déchira sa royauté au profit de David qui servait D… avec la plus grande soumission, comme une pierre qui fait silence.

Et la réponse de Chemouel fut　: «　 Voici que d’écouter c’est mieux que des Holocauste, obéir c’est mieux que le gras des béliers　».

L’Holocauste et le gras symbolisent un service de D… avec l’esprit, servir D… avec le meilleur de ses forces profondes. Car c’est cela qui est demandé à l’homme. C'est-à-dire servir par soumission sans calcul, avec toutes nos capacités intellectuelles. Car en servant par soumission et sans plaisir ce sont uniquement des forces minimes investies qui ne donnent pas «　Tout le gras pour D…　».

La soumission au joug Divin est la porte d’entrée vers la Kédoucha. Et sans cela l’homme ne peut être un réceptacle pour la Kédoucha et tous les maux peuvent lui advenir. Ainsi Chaoul qui a voulu aller selon la raison et n’a pas tué Agag de suite, il en est sortit son descendant Amane qui a voulu exterminer les juifs et le judaïsme.

Par contre les Béné Israël qui se sont dressés au delà de tout calcul et toute intelligence furent sauvés et libérés à Pourim. C’est ainsi que les Béné Israël sont appelés dans toute la Méguila Yéoudim, Juif.

Comme le dit la Guémara　: «　Tout celui qui renie l’idolâtrie s’appelle Yéoudi dont la racine est Odaa　» (reconnaître). Car ils se dressent en reconnaissance et en annulation d’eux même devant D…

C’est en accomplissant la parole de Chemouel, comme quoi il est préférable d’obéir que de calculer que les Béné Israël eurent le dessus sur l’impureté de ‘Amalek au niveau spirituel et cela s’est exprimé même dans le matériel puisque les ennemis d’Israël furent tués à leur tour,

Un homme doit s’enivrer jusqu’à ne plus faire la différence entre maudit soit Amane et bénis soit Mordéhaï. «　Maudit soit Amane　» représente l’éloignement du mal. Et «　bénis soit Mordéhaï　» représente l’acte du bien. Cette phrase exprime un service de D… «　Jusqu’à ne plus faire la différence　» au-delà de la raison et de l’esprit. Ainsi qu’il est dit dans le psaume ( Téhilim 119)　: «　 Une raison et une intelligence juste enseigne moi car en tes Misvot j’ai cru　». On voit de ce verset que la raison et l’intelligence proviennent et sont basées sur la confiance en D…