בס״ד

 

Avec l'aimable autorisation de Rav David SETTBON, extrait de son ouvrage 'Alé Hadas.

 

Chabbat II

 

9.    Le dernier kaddich de l'office de vendredi soir, juste avant 'Alenou Léchabéa'h,est récité par le seul officiant sur un ton mélodieux (et à l’office de Yom Tov sur l’air de Ene KaElokim), et non par les endeuillés. Il est intéressant de noter que le même usage était observé par la communauté séfarade de Londres1 , tandis qu’à Alger c’est le dernier kaddich de l’office de min’ha de Chabbat que l’officiant « subtilisait » aux endeuillés2.Il nous semble plausible d’expliquer cette coutume de la manière suivante. Une étude attentive des livres de halakha démontre qu’à une époque reculée, les endeuillés ne récitaient pas du tout le kaddich le Chabbat durant3 . En effet, il était admis que la fonction essentielle du kaddich est de sauver l’âme du défunt du ghéhinam (la géhenne) – chose superflue le Chabbat puisque même le guéhinam observe un repose chabbatique. Néanmoins, la diffusion progressive des écrits du Ari zal a conduit à une remise en question de cette notion. Celui-ci affirmait en effet que selon les enseignements kabbalistiques, le kaddich ne se limite pas à sauver les âmes du ghéhinam, mais a le pouvoir également de hisser les âmes des défunts à des niveaux spirituels toujours plus élevés. Selon ce principe, la récitation du kaddich le Chabbat devient tout à fait légitime et appropriée. Il est donc vraisemblable que la coutume de Tunis (ainsi que celle de Londres et Alger) fut instituée comme un compromis entre l’ancienne pratique et l’opinion du Ari zal.

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1 Keter Chem Tov vol.1  p.112.
2 Zé Hachoul’hane  p.197.
3 Voir notamment Kenesset Haguédola (Yoré Dé’a 403,2).Quant au rav ‘Hida ( Chiyouré Berakha 376,9), il témoigne qu’à son époque seuls quelques individus isolés avaient l’habitude de réciter le kaddich Chabbat.
 

11.     De retour de la synagogue, le père de famille trouve sur la table de la salle à manger un bouquet de myrte (ré’hane) sur lequel il récite la bénédiction : boré ‘açé bessamim. Ceci présente l’avantage d’augmenter le nombre de bénédictions récitées pendant la journée de Chabbat1.

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1 C’est en effet une miçva de réciter quotidiennement cent bénédictions. Pendant la semaine, la chose est facilement réalisable puisqu’on lit trois fois par jour une ‘amida composées de dix-neuf bénédictions, à laquelle s’ajoute les birkhot hacha’har et encore bien d’autres bénédictions. Le Chabbat ou Yom Tov, ce montant de cent bérakhot est plus difficile à atteindre, car le nombre de bénédictions de la ‘amida passe de dix-neuf à sept seulement. C’est pourquoi il est recommandé ce jour de multiplier les bénédictions sur des béssamim, sur des fruits, des gâteaux,…