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9. A l’approche de
Chavou’ot, on a l’habitude de décorer les synagogues en
disposant sur les luminaires des fleurs ou des plantes diverses1.
Le premier témoin de l’existence de cet usage semble être … Haman le
Méchant, dont le Midrach raconte qu’il rapporta au roi
A’hachvéroch que les juifs ont pour coutume d’agrémenter leurs
habitations de plantes à Chavou’ot2. Plusieurs
explications ont été fournies pour expliquer cet usage, en voici
quelques unes :
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- Selon le Rama (494,3), il s’agit tout simplement de manifester
notre joie d’avoir reçu la Tora en ce jour de Chavou’ot.
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- Le
Maguène Avraham rappelle que Chavou’ot est
aussi un jour de jugement sur les fruits de l’arbre, c’est à dire
qu’Hachem fixe en ce jour quelle quantité de fruits
produiront les arbres pendant l’année à venir. Disposer différents
sortes de végétaux à la synagogue est un moyen de le rappeler aux
fidèles, afin de les encourager à prier pour que ce jugement soit
favorable.
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- Selon le
Levouch, ceci est une évocation du mont Sinaï, qui
était recouvert de pâturages au moment du don de la Tora, comme le
dit le verset (Chémot 34,3) :
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« Qu’on ne laisse paître aux environs de cette montagne ni
menu ni gros bétail ».
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- Quant à
rebbi Eliyahou Cohen dans son livre Midrach
Talpiyot, il propose de voir dans ce minhag une évocation
de ce beau Midrach sur le don de la Tora :
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« A chacune des paroles d’Hachem, le monde entier
s’emplissait de senteurs parfumées ».
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1 Zé Hachoul’hane p.137.
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2 Midrach cité par le rav ‘Hida dans
Birké Yossef 494,6.
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13.
Un autre
usage bien ancré est la consommation de mets lactés à Chavou’ot. Cette coutume est citée par le
Rama
(494,3). Certes, nous n’avons pas la coutume d’inclure ces
aliments lactés dans le menu de l’un deux repas principaux de Yom Tov, contrairement aux communautés achkénazes. En
revanche, de retour de l’office de cha’harith, on récite
le kiddouch et on prend un petit-déjeuner composé par
exemple de cakes au beurre et au miel (ou de ghrébas). La
vraie sé’ouda de Yom Tov se prendra plus tard,
après un repos bien mérité.
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Il existe de nombreuses justifications à cette coutume. Nous
nous contenterons ici de citer une explication originale
transmise par rebbi Chelomo Chémama dans son livre Bigdé Chech. Le lait nous renvoie à l’image du nouveau-né
qui découvre le monde pour la première fois ; de même l’homme
doit se considérer le jour de Chavou’ot comme s’il
recevait la Tora pour la première fois.
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