בס״ד

 

Avec l'aimable autorisation de Rav David SETTBON, extrait de son ouvrage 'Alé Hadas.

 

Chavou'ot

 

 9.  A l’approche de Chavou’ot, on a l’habitude de décorer les synagogues en disposant sur les luminaires des fleurs ou des plantes diverses1. Le premier témoin de l’existence de cet usage semble être … Haman le Méchant, dont le Midrach raconte qu’il rapporta au roi A’hachvéroch que les juifs ont pour coutume d’agrémenter leurs habitations de plantes à Chavou’ot2. Plusieurs explications ont été fournies pour expliquer cet usage, en voici quelques unes :

  - Selon le Rama (494,3), il s’agit tout simplement de manifester notre joie d’avoir reçu la Tora en ce jour de Chavou’ot.

  - Le Maguène Avraham rappelle que Chavou’ot est aussi un jour de jugement sur les fruits de l’arbre, c’est à dire qu’Hachem fixe en ce jour quelle quantité de fruits produiront les arbres pendant l’année à venir. Disposer différents sortes de végétaux à la synagogue est un moyen de le rappeler aux fidèles, afin de les encourager à prier pour que ce jugement soit favorable.

  - Selon le Levouch, ceci est une évocation du mont Sinaï, qui était recouvert de pâturages au moment du don de la Tora, comme le dit le verset (Chémot 34,3) :

      « Qu’on ne laisse paître aux environs de cette montagne ni menu ni gros bétail ».

  - Quant à rebbi Eliyahou Cohen dans son livre Midrach Talpiyot, il propose de voir dans ce minhag une évocation de ce beau Midrach sur le don de la Tora :

 «  A chacune des paroles d’Hachem, le monde entier s’emplissait de senteurs parfumées ».

 

      1 Zé Hachoul’hane p.137.

      2 Midrach cité par le rav ‘Hida dans Birké Yossef  494,6.

 

13.  Un autre usage bien ancré est la consommation de mets lactés à Chavou’ot. Cette coutume est citée par le Rama (494,3). Certes, nous n’avons pas la coutume d’inclure ces aliments lactés dans le menu de l’un deux repas principaux de Yom Tov, contrairement aux communautés achkénazes. En revanche, de retour de l’office de cha’harith, on récite le kiddouch et on prend un petit-déjeuner composé par exemple de cakes au beurre et au miel (ou de ghrébas). La vraie sé’ouda de Yom Tov se prendra plus tard, après un repos bien mérité.

Il existe de nombreuses justifications à cette coutume. Nous nous contenterons ici de citer une explication originale transmise par rebbi Chelomo Chémama dans son livre Bigdé Chech. Le lait nous renvoie à l’image du nouveau-né qui découvre le monde pour la première fois ; de même l’homme doit se considérer le jour de Chavou’ot comme s’il recevait  la Tora pour la première fois.